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Comprendre les réglementations thermiques RT2012, RT2018 et RT2020 pour une maison neuve

plan de maison

En 1974 ont lieu le premier choc pétrolier et l’entrée en vigueur de la toute première réglementation thermique dans le bâtiment. Depuis, les normes techniques encadrant la construction de maison neuve ou d’extension se succèdent et se complètent. Leur objectif : optimiser la performance des logements pour économiser l’énergie et réduire leur bilan carbone.

En 2018, la RT 2012 va progressivement s’éteindre pour faire place à la RT 2018 qui prépare la RT 2020. Que faut-il retenir de toutes ces normes et qu’impliquent-elles pour les constructeurs ?

Le grand saut technique : la RT 2012

La RT 2012 fait suite au Grenelle de l’Environnement. Elle s’applique à tous les permis de construire déposés à partir du 1er janvier 2013. Et se différencie des réglementations précédentes par son obligation de résultats précis accompagnée d’un libre choix des moyens pour y parvenir. La RT 2012 améliore ainsi les certifications du label BBC (bâtiment basse consommation) de la RT 2005.

Pour comprendre ce que les normes suivantes (RT2018 et RT2020) vont apporter, nous allons d’ores et déjà appréhender ce que la RT2012 implique en matière de construction de maison neuve. En effet, les RT 2018 et RT 2020 continuent de se baser sur ses exigences tout en les augmentant.

La limitation de la consommation énergétique

Avec la réglementation thermique 2012, toutes les constructions neuves doivent modérer leurs besoins en énergie primaire (1). L’économie se réalise ainsi au niveau du chauffage, de l’eau chaude sanitaire, de l’éclairage, du refroidissement, de la ventilation et des auxiliaires de ces derniers. La consommation pour tous ces postes doit être inférieure ou égale à 50 kWh/m2/an. C’est le Cepmax. Il est modulable selon plusieurs critères tels que la localisation du bâtiment, sa surface, l’altitude.

En guise de comparaison, la RT 2005 le fixait à 150-200 kWh/m2/an.

Le besoin bioclimatique 

Le besoin bioclimatique ou Bbio est le coefficient représentant l’efficacité énergétique de la construction prévue. Pour qu’un permis de construire soit validé, il faut qu’il soit inférieur à l’indice maximum défini par la RT 2012 : le Bbiomax. Il dépend de l’altitude, de la localisation géographique et de la typologie du bâtiment. Pour ce faire, vous devez optimiser le bâti en dehors des systèmes énergétiques réalisés. En d’autres termes, vous devez diminuer vos besoins en chauffage, en éclairage et en refroidissement en optant pour une conception bioclimatique.

Le confort d’été

L’objectif est de tout mettre en œuvre pour ne pas dépasser pendant 5 jours une température intérieure de référence à même de garantir le confort d’été. C’est la Ticréf. Elle dépend de la zone climatique et de la zone d’exposition au bruit des infrastructures de transport.  

Répondre aux exigences de la RT 2012

Pour répondre aux normes de la RT 2012, vous devrez ainsi aborder et penser votre projet de construction sur-mesure. Voici les principaux axes à retenir :

  • Étudier l’orientation du bâtiment pour rechercher la chaleur et la lumière naturelle. Les surfaces orientées sud sont favorables à la récupération de la chaleur et de la lumière en hiver. Vous pouvez donc y placer vos fenêtres. Par contre, côté nord, leur nombre doit être réduit pour limiter les déperditions thermiques. Vous pourrez ainsi concevoir l’aménagement intérieur en y intégrant les zones tampons (garage, toilettes, etc.).
  • Rechercher la compacité de la construction, qui diminue les déperditions de chaleur.
  • Optimiser l’isolation du bâtiment. Isolation thermique intérieure, extérieure, répartie… Tout est possible pour bien isoler les toitures et les murs d’une maison neuve et lutter contre les ponts thermiques.
  • Améliorer la qualité des ouvrants. Il est en effet fondamental d’installer du double ou triple vitrage sur les portes, fenêtres et baies vitrées. Vous devez également investir dans des menuiseries offrant de bonnes performances d’isolation thermique. Et vérifier leur étanchéité à l’air.
  • Réduire le besoin en éclairage. En augmentant la surface vitrée de votre maison neuve, vous pourrez faire entrer la lumière naturelle. Plus précisément, la surface des baies vitrées doit être égale au minimum à 1/6 de la surface habitable.
  • Mettre en place des protections solaires (volets, stores, végétation, etc.). Elles permettent en effet de limiter l’exigence de refroidissement de la maison en été.
  • Maîtriser la perméabilité à l’air. L’étanchéité d’une construction est effectivement fondamentale pour diminuer la consommation d’énergie. Pose de membranes, trappes d’accès étanches, de nombreuses méthodes existent pour garantir l’herméticité de la toiture, des tuyauteries, des fenêtres…
  • Favoriser l’inertie thermique de la construction. C’est la capacité des matériaux à emmagasiner et restituer plus ou moins vite la chaleur ou le froid. Les maisons neuves sont plus légères que les anciennes et donc plus sensibles aux écarts de températures. Prévoyez ainsi un « accumulateur », c’est-à-dire une dalle de sol épaisse ou un cloisonnement intérieur en brique ou béton par exemple. Ils permettront de lisser les différences de températures.
  • Installer une ventilation efficace, mais économe.
  • Privilégier les énergies renouvelables : solaire, pompes à chaleur, etc.

Faire appel à des professionnels

Tous les projets de construction doivent répondre aux exigences de la RT 2012 et désormais des suivantes. Et en cas de non-respect, les propriétaires encourent des sanctions élevées.

Vous devez ainsi effectuer une préétude thermique avant la demande de permis de construire… Et une attestation de conformité à la fin des travaux. Vous serez donc dans l’obligation de faire appel à un bureau d’étude.

Vers toujours plus de performance énergétique et environnementale : la RT 2018, phase test de la RT 2020

Depuis janvier 2018, la RT 2018 a pris la suite de la RT 2012 pour tous les bâtiments publics. Elle sera également applicable pour les maisons individuelles fin 2020. La RT 2018 correspond à « la phase d’essai » de ce que prévoit la RT 2020. L’Etat encourage ainsi les maîtres d’ouvrage à expérimenter la construction de bâtiments plus performants que ne le requiert la réglementation actuelle… Dans le but d’obtenir un retour d’expérience leur permettant d’affiner les exigences de la RT 2020

La RT 2018 présente 2 nouveautés qui renforcent et augmentent les exigences de la RT 2012 :

  • la prise en considération des émissions de carbone des bâtiments
  • la valorisation de la construction de maison à énergie positive

La réduction des émissions de carbone

Dans la continuité du protocole de Kyoto signé en 1997, puis du Grenelle de l’environnement, le secteur du bâtiment va s’inscrire dans la stratégie gouvernementale de réduction des émissions de CO2. Responsable en France de 40% de ces dernières, tout va être mis en œuvre pour diminuer l’empreinte carbone des maisons neuves et tenter de diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050.

Le référentiel et le label Énergie-Carbone ou E+C-

Dans ce but, le référentiel et le label Énergie-Carbone (ou E+C-) ont été créés. C- représente la réduction de l’impact carbone des constructions. Et E+ la production de leur propre énergie. Le référentiel offre ainsi un cadre aux maîtres d’ouvrage pour concevoir des bâtiments à énergie positive et faiblement émetteurs de gaz à effet de serre. Le label officiel leur permet ensuite de communiquer sur leur démarche.

Il propose 2 niveaux de performance :

  • Le niveau Carbone 1 est accessible à toutes les constructions et type de chauffage.
  • Le niveau Carbone 2 regroupe les opérations les plus performantes (matériaux, équipements, etc.).

Vers le BEPOS

La RT 2018 incite les constructeurs à réaliser des BEPOS, c’est-à-dire des bâtiments à énergie positive. Leur objectif est de produire plus d’énergie qu’ils n’en consomment… Un excédent possible grâce à des principes bioclimatiques et constructifs, mais également par la limitation des consommations des usagers. Les caractéristiques de la maison passive sont ainsi reprises, mais augmentées par des éléments de captage ou de production d’énergie. Les excédents sont ensuite réinjectés dans le réseau local ou national. Si la maison passive produit autant d’énergie qu’elle en utilise, la maison positive va ainsi en fabriquer plus. Sa consommation énergétique sera donc inférieure à 0kWh/m2/an.

Ces maisons seront classées en 4 niveaux tenant compte des conditions climatiques des territoires et de leur capacité en matière de production d’énergie renouvelable ainsi que de l’implantation des bâtiments.

  • Les niveaux 1 et 2 représentent les niveaux d’exigence minimale dans des conditions géographiques et climatiques peu favorables. Les énergies renouvelables embarquées sont ici privilégiées telles que les panneaux photovoltaïques, le bois, le solaire thermique, etc.
  • Les niveaux 2 et 3 concernent les constructions bénéficiant d’un environnement et de ressources des territoires favorables.

Le bonus de construction 

Pour encourager les constructeurs à concevoir des maisons selon les principes du référentiel Énergie-Carbone, un bonus de 30% de surface habitable leur est accordé si celles-ci répondent aux critères d’éligibilité définis.

modèle de maison à ossature bois

Modèle Natilia

L’ultime réglementation environnementale : la RT 2020

La RT 2012 se concentrait sur les bilans thermiques des constructions, sur leur isolation, et leur étanchéité. L’objectif de la RT 2020 est encore plus ambitieux dans ce domaine, car elle y ajoute, comme vue avec la RT 2018, la volonté de production d’énergie et de réduction des émissions de CO2 des constructions.

Mais elle va encore plus loin. En effet, elle ne se limite plus à la maison seule. Elle tient également compte de tout son environnement. Ainsi, vous ne pourrez rien laisser au hasard sur votre terrain. Depuis la grille du portail jusqu’aux isolants utilisés pour le garage, il faut tout mettre en œuvre pour diminuer au maximum les émissions de carbone du bâti. Pour cela, le cycle de vie de tous les matériaux utilisés pour la construction va être analysé et optimisé. Et tout particulièrement les isolants.

L’analyse des matériaux utilisés pour la construction 

Une étude fine des produits et matériaux utilisés dans la construction va devoir être faite. Des outils évaluent leur impact environnemental en étudiant leur fabrication, leur installation et de quelle manière ils vont pouvoir être recyclés. C’est l’analyse de leur cycle de vie ou ACV.

Dans cette course à la réduction des émissions de carbone, les isolants ont un rôle fondamental, car ils permettent de diminuer les consommations énergétiques. Or moins on consomme, moins on émet de carbone.

Évolution et innovation en matière d’isolants 

Des isolants plus respectueux de l’environnement

Les laines minérales (de roche et de verre) et le polystyrène expansé sont les isolants les plus utilisés par les constructeurs. Pour répondre à la RT 2020, les fabricants doivent s’adapter pour proposer des matériaux et des produits plus respectueux de l’environnement, des habitants et des poseurs. La laine de verre est ainsi moins irritante. En effet, les fabricants suppriment de plus en plus le formaldéhyde et le phénol. La qualité de l’air dans les habitations sera de ce fait améliorée. Ce dernier point est très important même si à ce sujet la réglementation ne dépasse pas le principe de la mention des niveaux d’émissions en composés organiques volatils (COV) des matériaux (A+, A, B et C).

Vers plus de matériaux biosourcés ?

Vous pouvez également vous tourner vers les matériaux biosourcés : une alternative aux isolants classiques. Les pouvoirs publics encouragent d’ailleurs leur usage. Ce sont des produits fabriqués totalement ou partiellement à partir de matières premières renouvelables d’origine biologique (végétale, animale, résiduelles, etc.). Ces dernières se distinguent des matières fossiles que l’industrie utilise en majorité. Attention, un isolant biosourcé n’est pas forcément biodégradable, ni 100% naturel. Son bilan environnemental n’est donc pas systématiquement meilleur que celui des matériaux de synthèse. Le bilan carbone de la laine de bois est ainsi moins bon que celui de la laine de verre !

Conclusion

Les réglementations thermiques successives imposent aux constructeurs de maisons neuves de suivre des normes techniques. Pour les particuliers, elles sont la garantie d’une considérable et nécessaire réduction de leur consommation d’énergie et de leur impact carbone. Cependant, vous devez piloter correctement une maison passive ou positive pour être efficace. La température préconisée par l’Ademe est par exemple de 19°C pour une pièce à vivre. L’augmenter d’un degré c’est 7% supplémentaire sur sa facture de chauffage ! Pour les occupants, la solution est d’adopter les bonnes pratiques : la surveillance vigilante des différents postes, la chasse au gaspillage et le réglage judicieux de leur thermostat en font partie. S’équiper d’une domotique performante est pour cela souvent indispensable.  

(1) L’énergie primaire est l’énergie disponible dans la nature avant toute transformation. Elle permet ainsi de comparer les énergies sur un pied d’égalité. En effet, la production d’électricité engendre beaucoup plus de pertes de transformation que le gaz par exemple. Ainsi 1kWh d’électricité équivaut à 2.5 kWh d’énergie primaire. Alors que 1kWh issu des autres énergies (gaz, fioul domestique, GPL, etc.) équivaut à 1kwh d’énergie primaire. Vous comprenez donc que le mode de production du chauffage électrique, qui a été longtemps le plus installé en France, est désormais pénalisé. 

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