Votre logement est parfaitement isolé ? Impeccable… Pour les déperditions d’énergie. Mais certainement moins bien pour la qualité de l’air de votre intérieur ! Il vous faut prendre les devants pour ne pas vous trouver trop exposé aux particules fines, composés organiques volatils (COV), moisissures et autres allergènes. Voici comment mesurer et améliorer la qualité de l’air intérieur dans votre habitation…
Table des matières
Mesurer les composants de la pollution de l’air de votre intérieur
Si vous vous souciez de la qualité de l’air de votre intérieur, votre première envie sera peut-être de pouvoir l’estimer… Vous pouvez, pour cela, vous procurer sur le marché des kits permettant de mesurer la concentration des principaux indicateurs à surveiller : CO2, particules fines (résultant des produits de nettoyage, du tabac, etc.), COV (que l’on trouve dans les colles de meubles, certains objets de déco ainsi que dans les peintures) et monoxyde de carbone (pouvant émaner de chaudières mal entretenues).
Votre maison est « connectée » ? Peut-être disposez-vous déjà de capteurs multifonctions qui vous permettent de gérer la qualité de l’air de l’intérieur de votre logement ! Si ce n’est pas le cas… Faites-en installer ! Vous pourrez même recevoir les données collectées et d’éventuelles alertes sur votre Smartphone.
Pas de capteurs mais des symptômes tels qu’éternuements, crises d’asthmes, irritation des yeux, etc., ayant tendance à se calmer lorsque vous dormez ailleurs que chez vous ? Parlez-en à votre médecin, qui pourra vous prescrire l’intervention d’un Conseiller médical en environnement intérieur (CMEI). Vous profiterez ainsi de conseils gratuits pour améliorer la qualité de l’air de votre intérieur.
Vous pouvez aussi vous tourner vers des sociétés d’expertise dont l’analyse de l’air ambiant est la spécialité. Après plusieurs prélèvements, ces experts vous aiguilleront vers les meilleures solutions. Mais dans ce cas, c’est payant !
Ventiler
Pour une bonne qualité de l’air à l’intérieur de votre logement, le premier des secrets est de le renouveler suffisamment. Pour cela, ventilez !
Commencez par aérer au maximum en ouvrant chaque jour les fenêtres au moins 15 minutes matin et soir. Et cela vaut aussi en hiver… Et en ville (sauf si vous habitez au-dessus d’un embouteillage chronique) ! Quoi que l’on pense, la qualité de l’air extérieur est presque toujours meilleure que celle de l’air intérieur.
Vous pouvez également positionner deux grilles donnant sur l’extérieur : une en hauteur et une vers le bas. Cela créera un courant d’air apte à renouveler l’air ambiant. Attention ! Veillez à ce que ces grilles ne soient jamais obstruées. Autre solution : une ventilation naturelle avec entrées d’air et grilles d’extraction hygroréglables. Celles-ci s’ouvriront d’autant plus que le degré d’humidité sera élevé.
Votre logement est équipé d’un système de ventilation mécanique (ponctuelle ou contrôlée), c’est-à-dire d’un système motorisé ? Pensez à nettoyer régulièrement ses bouches d’extraction et entrées d’air. Et si vous disposez d’une ventilation mécanique contrôlée (VMC) double-flux, sachez qu’il faut faire entretenir la gaine d’arrivée d’air au moins une fois par an. Et changer les filtres tous les 6 mois. Son intérêt ? Elle fait intervenir un échangeur thermique qui utilise la chaleur de l’air extrait pour préchauffer l’air entrant… Incontestablement la plus efficace.
Purifier l’air intérieur
Autre piste pour un air intérieur sain : purifiez-le ! Vous pouvez, pour cela, investir dans un purificateur d’air. Leur filtre HEPA s’occupe des particules fines (fumées de cigarette, de cuisson, produits d’entretien, etc.), de bon nombre d’allergènes et même de certaines bactéries et virus. Les plus performants d’entre eux sont même capables de supprimer poils d’animaux et cheveux…
Les plantes dépolluantes ont elles aussi, en matière de purification de l’air, leur rôle à jouer. Lierre, fougère, ficus, azalée absorbent ainsi le formaldéhyde ainsi qu’une bonne dose de CO2.
Si vous pensez naturel et ne souhaitez pas d’installation trop compliquée, sollicitez aussi les huiles essentielles. Vous pouvez par exemple diffuser ravintsara, citron ou tea tree… Renseignez-vous bien, cependant, sur les contre-indications des huiles essentielles que vous utilisez. Certaines sont à éviter si vous êtes enceinte ou qu’un jeune enfant vit à vos côtés.
Surveiller les appareils de combustion
Mais mieux que guérir… Prévenir ! S’il est intéressant de dépolluer son intérieur, il l’est encore plus d’éviter les sources de détérioration de la qualité de l’air. Parmi elles, vos appareils de combustion : de vrais pros de la diffusion de particules fines ! Vous gagnerez donc à leur prodiguer les meilleurs soins et à les surveiller de près, tant au moment de leur installation que lors de leur utilisation (conduit d’évacuation). Et n’oubliez pas que chauffe-eaux, chaudières, poêles, etc., nécessitent un entretien régulier. Brûleurs à nettoyer pour les cuisinières à gaz, ramonage à prévoir pour les cheminées, etc. À ne pas négliger.
Faire la chasse aux moisissures et aux acariens
Le saviez-vous ? Les moisissures peuvent participer à la pollution de l’air de votre intérieur, par le biais des COV qu’elles rejettent (dont certains sont toxiques) et par celui de leurs spores (parfois allergènes). Pour éviter leur prolifération, on préconise une bonne aération des pièces humides, un soin tout particulier apporté à votre lit (changement des draps, retournage de matelas, etc.), et une réaction immédiate si certaines venaient à apparaître. Traitez-les de suite !
En cas d’allergie, éliminer plumes et poils
Si les animaux domestiques n’émettent pas de substances nocives dans l’atmosphère, ils peuvent être responsables de nombreuses allergies. Pour y remédier, le mieux est bien sûr d’éviter tout simplement leur présence. Impossible de vous séparer de votre protégé ? Suivez au moins ces quelques conseils :
- Interdisez lui l’accès aux chambres
- Lavez-le souvent
- Brossez-le à l’extérieur
- Passez fréquemment l’aspirateur partout où il circule ou fait la sieste
Éviter le tabagisme
Chacun le sait : fumer favorise les maladies cardiovasculaires, les cancers, les problèmes respiratoires, etc. Il en est de même du tabagisme passif, qui tue presque 170 000 enfants chaque année dans le monde (chiffres OMS). Autant dire que lorsqu’on s’atèle à améliorer la qualité de l’air de son intérieur, on élimine d’office le tabac. Et même lorsque les enfants sont de sortie, on ne fume pas à l’intérieur. Les polluants de la fumée sont coriaces et s’installent durablement dans le logement…
Choisir les bons produits
Les produits de bricolage
Vous avez décidé de repeindre votre salle de bain ou de vernir un meuble ? Sachez que les produits utilisés pour le bricolage (colle, peinture, vernis, vitrificateurs, etc.) émettent bien souvent des substances toxiques. Renseignez-vous donc au sujet des produits que vous utilisez afin d’en connaître les recommandations d’utilisation. Exit par exemple les peintures d’extérieur utilisées en intérieur ! Optez quoi qu’il en soit, de préférence, pour des produits affichant le label qualité « NF Environnement » ou l’ « Écolabel Européen », qui certifient l’absence de solvants dangereux. Autre critère d’importance : la non-émission de COV après séchage. Pensez par ailleurs à éviter la colle : peut-être pouvez-vous aussi visser, agrafer ou clouer ?
Les produits d’entretien
Il en est de même pour les produits d’entretien, dont beaucoup contiennent une multitude de COV. Utilisez-les donc avec parcimonie et, dès que cela est possible, choisissez ceux qui affichent un écolabel… Voire troquez-les tout simplement contre du vinaigre blanc, du citron ou du savon noir. Il convient par ailleurs de les stocker dans un placard fermé et de ventiler au maximum les pièces où vous les utilisez. Attention enfin aux bougies parfumées. Si leur utilisation apporte en apparence une sensation de bien-être, elles peuvent elles aussi être dangereuses pour la santé.
Les insecticides et produits phytosanitaires
Pour une bonne qualité de l’air intérieur, il semble enfin évident d’éviter insecticides et autres produits phytosanitaires qui, eux aussi, peuvent occasionner des gênes respiratoires. Une invasion de fourmis ? Traitez… Mais sortez de la pièce après avoir ouvert la fenêtre pour aérer ! Ou mieux : renseignez-vous sur les méthodes naturelles permettant de vous en débarrasser.
Attention aux meubles et matériaux de construction
Beaucoup de meubles et de matériaux de construction proposés aujourd’hui à la vente méritent d’être stockés quelques jours à l’extérieur avant d’intégrer vos pièces. En effet, contreplaqué, agglomérés, etc., dégagent de nombreux COV, qui nuisent à la qualité de l’air intérieur. La législation impose d’ailleurs, depuis 2011, un étiquetage des produits de construction et de rénovation (revêtements de sol, cloisons, produits d’isolation, etc.), qui indique leur dangerosité sur le plan des émissions de polluants. À regarder impérativement de près avant de choisir !
Là aussi, privilégiez les matières naturelles (isolants écologiques, bois, enduits à la chaux, etc.), voire les matériaux dépolluants que l’on trouve depuis peu sur le marché. Certains savent désormais piéger le formaldéhyde voire absorber des COV contenus dans l’air intérieur. De bon augure pour l’avenir.
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