De nombreux secteurs sont actuellement impactés par l’épidémie du Coronavirus COVID-19. Les conséquences socio-économiques profondes resteront à découvrir, mais des changements marquants sont déjà en cours. Dans le domaine de l’immobilier par exemple, la spéculation a commencé et entraîne déjà une envolée des prix des terrains et des maisons dans les campagnes. A contrario, de fortes baisses sont attendus dans les grandes villes. Même le sacro-saint marché parisien pourrait bien dégringoler à court ou moyen terme. Ce phénomène pose question. N’est-il pas possible d’améliorer les conditions de vie des Français en changeant de modèle ?
Table des matières
Un exode urbain massif
La campagne comme refuge !
Pour éviter la quarantaine en appartement, un grand nombre de Parisiens et autres citadins de grandes villes françaises se sont installés à la campagne. En effet, la perspective de passer de longues semaines entre 4 murs est terriblement anxiogène. Les beaux jours n’aidant en rien à supporter la pression d’un enfermement ! Ils seraient ainsi plus d’un million rien qu’en Île-de-France à avoir quitté leur logement pour partir en province.
Vivre un confinement en ville versus à la campagne
Le confinement n’est pas vécu de la même manière en ville dans un appartement et à la campagne (avec ou sans jardin) ! En effet, le temps passé dans cette dernière permet d’y redécouvrir un mode de vie paisible rythmé par le soleil et les saisons. Il offre la joie de se reconnecter à la nature, et ceci même en ne disposant que d’un petit lopin de terre. La simple vue des arbres et de l’arrivée des fleurs du printemps est bien plus apaisante que celle donnant sur les immeubles d’en face !
Revenir en ville après ?
Mais l’installation de ces citadins en milieu rural risque de se prolonger. Une étude récente laisse à penser que les Français regretteraient leur ancien bureau. Ce serait oublier que les répondants ont actuellement la double charge de devoir travailler tout en s’occupant des enfants et sans considération non plus du type de logement occupé pendant le confinement.
Un nouveau sondage réalisé par Terrain-Construction.com révèle à contrario que 27 % des interrogés ne sont pas certains de retourner vivre en ville après la quarantaine ! La nature on y prend goût ! Et comme beaucoup ont l’occasion de prendre leurs marques en matière de télétravail, d’autres possibilités vont s’offrir à eux. D’ailleurs, cette période particulière semble être aussi le moment propice à certaines questions comme celle de savoir si son activité professionnelle a du sens, si elle nous convient. Beaucoup vont décider de se reconvertir et de développer de nouvelles compétences !
Une augmentation des prix de l’immobilier dans les campagnes
La ruralité séduit de plus en plus. Chaque année, près de 100 000 personnes s’y installent selon une étude réalisée par la société Nielsen en 2016. C’est une tendance de fond. Mais l’exode urbain lié à la pandémie de COVID-19 est toute autre chose. Les citadins viennent en masse afin de s’installer pour du long terme. Ils fuient les villes. De ce fait, ce phénomène entraine dans son sillage une envolée des prix un peu partout dans les campagnes. On relève depuis quelques jours un prix moyen des terrain à vendre en hausses de 30 % à plus de 60 % sur certaines communes !
Les prix de l’immobilier en baisse à Paris et dans les grandes villes
Conséquence logique, en ville, de fortes baisses de prix pourraient se faire sentir dans les semaines à venir. Locations, ventes, les transactions vont diminuer et les prix risquent vraisemblablement de chuter. Sans compter que de nombreux particuliers, appâtés par les publicités prometteuses de type « Jane 24 ans, 7 appartements », se sont lancés dans l’investissement locatif de courte-durée via Airbnb ou Booking. Souvent avec peu, voir aucun apport. Autant dire que pour beaucoup, il va être difficile d’honorer les prochaines échéances de prêt. C’est donc un nombre de logements importants qui vont se retrouver à vendre dans l’urgence d’ici un ou deux mois, accélérant d’autant le phénomène de baisse des prix déjà engagé.
Mieux faire face aux prochaines épidémies ?
L’installation des citadins à la campagne met en lumière la nécessité de changer de modèle. Les Français doivent pouvoir faire face de manière plus humaine à des événements de la sorte et ceci même en ville. Quelles sont les solutions ?
Vers une autosuffisance alimentaire et énergétique
Comme alternative au modèle actuel et solution aux crises futures, il faut tendre vers l’autosuffisance alimentaire et énergétique au niveau individuel et local. La société urbaine est trop dépendante d’un système économique non durable. Nous ne savons pas combien de temps un pays peut tenir avant qu’une pénurie alimentaire n’intervienne ou un effondrement total. En cas de rupture d’approvisionnement, certains misent sur 3 jours seulement pour les grandes métropoles !
Des communautés 100 % résilientes
Tendre vers l’autonomie garantit aux communautés de devenir résilientes. Elles peuvent grâce à elle encaisser les chocs. En effet, elle permet de répondre aux défis engendrés par le dérèglement climatique, mais aussi à l’épuisement progressif des ressources et à une crise financière et sociale.
Cette autonomie pourrait être mise en place à la campagne, mais également en ville avec l’agriculture urbaine. Pour y parvenir, les politiques des collectivités doivent être volontaristes !
L’évolution des stratégies d’urbanisation
Les politiques d’urbanisme doivent également se transformer. Ainsi, la densification à tout prix doit être modérée. Justifiée principalement par l’impérieuse nécessité de sauvegarder le foncier agricole, celui-ci est pourtant de plus un plus inapte à nourrir correctement les hommes et à faire vivre l’agriculteur.
Quant aux deuxième argument, l’environnement, un champs de 3 hectares sans arbres ou haies, labouré sur 80cm de profondeur, est-il réellement moins « artificiel » qu’un lotissement bien pensé et paysagé ? On tire à boulets perdus sur les lotisseurs et aménageurs mais on connait tous les limites des petites communes en termes de compétences urbanistiques et de budgets.
Par ailleurs, les Français doivent pouvoir choisir leur style de vie et accéder à l’autonomie en ayant un potager, un verger, des poules… Mais comment faire avec des terrains qui rétrécissent de plus en plus ? Sur certaines communes, on construit maintenant des maisons sur des parcelles de 150m² car le foncier devient inabordable. Conséquence logique d’une rareté et concentration de la demande, tirée par le modèle du travail en centre ville.
Il y a pourtant encore une dizaine d’années, le COS venait limiter l’emprise au sol des nouvelles constructions pour garder de l’espace de nature et aérer la ville. Aujourd’hui, la règle est 0% artificialisation … Les ministres se succèdent et chacun en fonction de son histoire et vécu prônera sa vision de l’aménagement du territoire. Il faudra aussi penser à laisser sa marque avec une nouvelle loi éponyme.
Ces stratégies devraient pourtant être pensées à 20, 50, 100 ans et prendre en considération les véritables besoins et attentes des françaises et français. On peut bien sur ajouter des jardins verticaux ou des fermes souterraines dans les villes pour faire acte de bonne conscience. Mais si on essayait plutôt de ne pas reproduire les mêmes erreurs urbanistiques sur nos petites communes rurales qui depuis toujours font la beauté et le charme de la France ?
La pêche est interdite jusqu’au 15, mais il est exceptionnellement autorisé de lancer des poissons ce 1er avril ! L’installation massive des citadins à la campagne liée à la pandémie et ses conséquences sur le marché de l’immobilier est un scénario fictif. Pour autant, il n’est pas si improbable que cela au regard de la situation actuelle. L’autonomie alimentaire et énergétique est une vraie nécessité ainsi que le changement de stratégie de l’État et des collectivités territoriales en matière d’urbanisme.
Un commentaire
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Les moutons de panurge sont immortels….
A écouter la chanson Ecolo parigeau des Zourilles.
Ca illustre bien la bêtise de nos élites bobos parigeaux.